L’enfant et le sommeil
Un facteur essentiel de la réussite scolaire
Source : http://www.institut-sommeil-vigilance.org
Le sommeil des enfants :
Chaque enfant a son propre rythme de sommeil et ses besoins. Les parents qui ont plusieurs enfants ont pu le remarquer : l’un peut être couche-tôt, tandis que l’autre est un couche-tard. Certains ont besoin de beaucoup de sommeil, d’autres moins !
Le rythme de votre enfant : Quand faut-il le coucher ?
Il se frotte les yeux, est grognon, dort debout.
Ou au contraire irascible, énervé, coléreux : en réalité il lutte contre la fatigue.
S’il est très en forme le soir, sociable et de bonne humeur, ne lui imposez pas de dormir trop tôt, mais demandez-lui d’aller dans sa chambre et d’avoir une activité calme.
Repérez ses horaires et respectez-les dans la mesure du possible.
Observez son comportement : un enfant qui manque de sommeil est le plus souvent coléreux et irritable dans la journée.
Les rituels du sommeil sont importants
Ce sont toutes les habitudes qui sont reproduites chaque soir au moment du coucher, dans une séquence et un ordre immuable. Les rituels ont pour fonction de rassurer l’enfant à ce moment particulier du passage de l’éveil au sommeil.
Pour un enfant, le moment de dormir implique une séparation avec ses parents et l’entrée dans un monde inconnu. C’est un moment angoissant. La petite histoire, le câlin, la chanson ou la boîte à musique, mais aussi des objets rassurants, comme des peluches ou doudous préférés, sont les étapes nécessaires pour préparer l’enfant au sommeil. Ce moment doit être calme et rassurant. Ces rituels évoluent avec l’âge. Plus l’enfant est âgé, moins la présence d’un parent est nécessaire. La petite histoire cède la place à la lecture, le mobile musical au lecteur numérique. Mais attention, les appareils électroniques peuvent déclencher au contraire des processus d’éveil.
Que faire si mon enfant refuse de dormir ?
Ces comportements reflètent parfois un trouble de la séparation, parfois une opposition pure, souvent une insuffisance de limites. Ils aboutissent presque toujours à un retard du coucher. L’enfant ne sait pas s’endormir seul et associe la présence de ses parents à l’endormissement.
Dans certaines familles, ce comportement est accepté et le trouble disparaît aux alentours de 5 ans. Le seul traitement efficace est une thérapie comportementale qui a pour but d’apprendre à l’enfant à trouver son sommeil tout seul.
Une thérapie comportementale comporte trois phases :
Phase de préparation
Dans la journée, instaurer une promenade 2 fois par jour pour fatiguer l’enfant et surtout l’exposer à la lumière du jour. On y associe des horaires de siestes et de repas très réguliers, en évitant toute sieste après 17 heures – Le soir, on propose un renforcement des rituels de coucher.
Phase de thérapie
Il est important que les parents expliquent à leur enfant ce qu’ils sont en train de faire (les parents ont besoin de sommeil, il faut qu’il apprenne à s’endormir seul).
Ensuite, l’enfant est couché à son heure de coucher habituelle. Puis les parents vont modifier leur réponse en réagissant de moins en moins et en privilégiant une réponse verbale (voir tableau). Cette phase dure habituellement 3 nuits.
Phase de consolidation
Elle dure 2 semaines pendant lesquelles une réactivation des difficultés de sommeil est fréquente. Il faut donc que les parents soient moins à l’écoute qu’habituellement et réagissent sur le même principe : ne pas répondre immédiatement aux pleurs de l’enfant, vérifier si nécessaire que tout va bien, puis n’intervenir que verbalement.
En pratique pour la phase de thérapie vous devez respecter les séquences suivantes qui permettront à votre enfant de s’ajuster à la nouvelle situation de coucher :
- Couchez l’enfant dans sa chambre et dans son lit exclusivement
- Favorisez l’utilisation d’un doudou
- Retirez votre main
- Interrompez le bercement
- Lisez ou racontez une histoire, assis sur une chaise à côté du lit de l’enfant
- Quittez impérativement la chambre
- Si l’enfant appelle, allez le voir brièvement (10 à 15 secondes) en respectant les attentes suivantes. Une séquence comporte 5 visites.
Séquence | 1er soir | 2ème soir | 3ème soir | 4ème soir |
1ère attente | 1 mn | 2 mn | 3 mn | 5 mn |
2ème attente | 2 mn | 5 mn | 7 mn | 10 mn |
3ème attente | 5 mn | 5 mn | 7 mn | 10 mn |
4ème attente | 5 mn | 7 mn | 10 mn | 15 mn |
5ème attente | 7 mn | 7 mn | 10 mn | 15 mn |
Soirs suivants : Poursuivez sur la même séquence ou passez à la séquence suivante en fonction de la réponse de l’enfant.
Maintenez la même séquence un à plusieurs soirs de suite si nécessaire.
Laissez se calmer l’enfant sans le prendre dans les bras.
Si l’enfant n’est pas calmé après une séquence, utilisez une pièce neutre (salon, salle à manger) pour qu’il s’apaise en restant à côté de lui, sans le bercer ni le prendre dans les bras.
Une fois l’enfant apaisé, mettez-le au lit et débutez une nouvelle séquence.
Ne prenez plus l’enfant dans votre chambre, ni dans votre lit !
Individualisez sommeil et repas.
Dès que possible, apprenez à l’enfant que sommeil et repas sont deux comportements distincts.
Ne laissez pas l’enfant s’endormir systématiquement avec un biberon.
Donnez le biberon du matin à l’emplacement des repas (cuisine, salle à manger) et non dans le lit.
Évitez la télévision lors de l’endormissement ou les repas.